C’est une phase importante du chantier de la nouvelle liaison 165/3, permettant de relier la Belgique et la France et de desservir le Terminal Container Athus (« TCA »), qui s’est déroulée ce vendredi ! La structure d’un nouveau tunnel ferroviaire a été placée sous l’avenue de l’Europe (N830). Cet ouvrage, d’un poids approchant les 3 000 tonnes, a été poussé à son emplacement définitif grâce à l’utilisation d’une quarantaine de vérins. On vous explique tout !
Travaux spectaculaires en vue
La « bête » mesure pas moins de 9,2 m de haut, 8,6 m de large et 33 m de long. Elle a été construite en 4 mois à quelques mètres de son emplacement définitif. Le défi ? Venir placer cet imposant ouvrage sous une des nationales les plus fréquentées de la province du Luxembourg, l’avenue de l’Europe (N830).
Pour ce faire, la voirie a été fermée à la circulation dès la mi‐août afin d’y creuser un trou (13 000 m3 de déblai) qui accueillera le nouveau tunnel ferroviaire. Celui‐ci sera poussé, ce vendredi, sur 45 m à l’aide de vérins. 42 pour être précis. Il sera soulevé par 40 vérins latéraux et poussé par 2 plus gros vérins. En tout, l’opération devrait durer 5h.
Ensuite ?
D’importants travaux de remblai et de voirie auront lieu pour remettre la N830 en l’état. Ces travaux devraient s’achever fin août. Les travaux pour la réalisation de la nouvelle plateforme ferroviaire et de toute l’infrastructure (caniveaux, ballast, traverses, rails, …) qui constituera la nouvelle liaison commenceront à la même période et devraient s’achever l’été prochain.
Toutes les explications sur la pose impressionnante de ce tunnel de la liaison ferroviaire entre Athus et Mont Saint-Martin dans le reportage télévisé de la RTBF et la vidéo ci-dessous.
Une nouvelle liaison, outil d’un développement économique
Le Terminal Container Athus est le premier « port sec » de Belgique. En 2019, il a vu transiter par ses infrastructures, grâce à la combinaison multimodale rail‐route, près de 76.067 containers maritimes, en direction des ports de la Mer du Nord ou de la région Sarre/Lorraine/Luxembourg.
À ce jour, les opérateurs qui souhaitent profiter des services offerts par le « TCA » ne bénéficient pas d’un accès direct vers la France, ce qui complexifie les manoeuvres et nuit à l’attractivité de son offre multimodale. Conscientes des enjeux économiques et environnementaux, Infrabel et l’Intercommunale IDELUX – gestionnaire du site – portent depuis de longues années le projet d’une nouvelle liaison entre Athus (B) et Mont‐Saint‐Martin (F). Ce projet voit désormais le jour grâce à la contribution financière ou opérationnelle de plusieurs partenaires : l’Europe, l’État fédéral, la Wallonie, Infrabel, IDELUX et la SNCF Réseau.
Ces travaux permettront au Terminal Container Athus de passer d’un statut de « terminal » à celui de « hub international », offrant des perspectives de développement économique pour ce site de 16 hectares (qui emploie 49 personnes) et pour tout le Sud Luxembourg. Ce chantier contribuera par conséquent à augmenter la capacité du Corridor international de fret auquel le « TCA » est connecté et à promouvoir le « shift modal » souhaité par tous.
Une capacité accrue entre Mer du Nord et Méditerranée
Athus est situé aux abords de l’un des 3 corridors européens de fret traversant la Belgique, le Rail Freight Corridor North Sea‐Mediterranean (RFC NSM), qui relie le port d’Anvers à la Méditerranée. L’an dernier, plus de 11 500 trains de marchandises ont emprunté cet axe communément appelé « Athus‐Meuse ». Ce sont ainsi quelque 13 millions de tonnes (tonnage brut) qui ont transité via le rail, soit l’équivalent d’environ 400 000 semi‐remorques évités sur nos routes ! Or, on considère que le transport par rail consomme 6 fois moins d’énergie que le transport routier tout en émettant 9 fois moins de CO2.
La création de cette nouvelle liaison va encore permettre d’étendre les capacités de transport de ce corridor grâce à la mise à double voie de l’accès vers la France. Il rend aussi possible l’accès vers la France de la ligne « Bruxelles‐Namur‐Arlon », qui constitue l’itinéraire « bis » du RFC2.
Plus globalement, la création de ce chaînon manquant est un des éléments qui permettra aux entreprises ferroviaires européennes et belges d’atteindre leur ambition récemment affichée : doubler les volumes de fret transportés par le rail d’ici 2030. Tous les partenaires de ce projet contribuent donc aux objectifs européens en matière de réduction des émissions polluantes et de limitation de la congestion routière.
Un investissement total de 20,2 millions €
La liaison « Athus‐Mont‐Saint‐Martin » fait partie des projets repris dans le plan stratégique pluriannuel d’investissement (PSPI) d’Infrabel. À ce titre, elle est financée par la contribution fédérale dégagée par le Ministre fédéral de la Mobilité (le milliard dit « vertueux ») à hauteur de 9,2 millions €. La Région wallonne cofinance ces travaux à concurrence de 5,1 millions €. Des subsides européens (CEF et FEDER pour des montants respectivement plafonnés à hauteur d’environ 2,8 millions € chacun) ainsi qu’une contribution d’IDELUX (300.000 €) et de la SNCF Réseau viennent boucler le budget qui atteint, au total, 20,2 millions €.