Le programme Galileo, porté conjointement par l’Union européenne et l’agence spatiale européenne (ESA), devrait permettre l’indépendance de l’Europe vis-à-vis des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine dans le domaine stratégique de la radionavigation.
Ce projet, très onéreux, est annoncé par l’UE comme générateur de retombées économiques et de créations d’emplois directs et indirects dans de multiples domaines, et pas seulement dans le secteur spatial. Détaillons quel peut être son impact sur les autres secteurs en Belgique.
Le projet Galileo, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit du programme européen de navigation par satellite, opérationnel depuis décembre 2016. Cet ensemble de satellites permet de fournir des services de communication et de géolocalisation.
En une année de service, 100 millions de récepteurs utilisent déjà sa navigation par satellite, smartphones, voitures électriques, ou objets connectés.
En effet, les plus récents smartphones aux processeurs compatibles proposent déjà d’utiliser Galileo. Cette technologie est également utilisée dans le développement du véhicule autonome et l’aéroport Paris-CDG, Easy Jet ou Air France y font appel.
Concurrent des GPS américain, Glonass russe et BeiDou chinois, Galileo présente l’avantage d’une précision supérieure du système de géolocalisation (d’un facteur 10 par rapport au GPS) et d’une plus grande rapidité. Pour l’heure, 14 satellites sur les 22 en orbite sont opérationnels.
Dès 2020, 24 satellites seront en fonction, et 6 autres en réserve.
S’il utilise actuellement certains satellites dédiés au GPS, Galileo pourra dès lors fonctionner de manière totalement indépendante. Cependant, les usagers conserveront la possibilité d’accéder aux dispositifs de leur choix.
Le secteur spatial
La Belgique, et notamment la Wallonie et le Luxembourg belge, ont vu beaucoup de sociétés investir dans le secteur spatial, créant un véritable pôle d’excellence au cœur de l’Union européenne. Avec Galaxia, le parc d’activités centré sur le spatial et la station ESA (European Space Agency), la compétence wallonne dans l’aérospatial n’est pas à démontrer. Le site de Galaxia abrite notamment la plateforme de maintenance de la constellation de satellites Galileo.
Articulé autour de grandes entreprises, le réseau industriel belge du secteur de l’aéronautique et du spatial est principalement composé de PME. IDELUX et Invest In Luxembourg, à la base du projet Galaxia, accompagnent les investisseurs dans leurs démarches administratives aussi bien au niveau local que continental. Le secteur a le vent en poupe et les possibilités d’investir sont florissantes.
Chaque jour, de nouvelles applications basées sur les systèmes de navigation apparaissent dans de multiples domaines, pas seulement le spatial.
Voitures autonomes, avions et trains sans pilote
La filière du transport est particulièrement concernée par la précision apportée par Galileo. Constructeurs et équipementiers européens planchent sur les véhicules sans conducteur destinés à représenter un marché de 500 millions d’euros dans le monde en 2035. Aujourd’hui, ni l’avion ni le train n’est piloté par un système de navigation satellite. Cependant, le double système de navigation requis pour ce faire par mesure de sécurité devrait s’appuyer sur Galileo, bien plus fiable que Glonass ou BeiDou pour être couplé au GPS. A ce titre, une expérimentation est en cours en France où le projet Géofer permet à une ligne d’être guidée en temps réel par Galileo. Régulation du trafic améliorée, coût moindre, les transports sont un secteur stratégique où investir pour profiter en Belgique de l’effet Galileo.
Agriculture, assurance, énergie, téléphonie…
Le point fort du système Galileo est donc sa grande précision en géolocalisation. C’est un avantage extrêmement intéressant dans le cadre du développement de « l’agriculture de précision », qui se base pour le moment sur le GPS et l’imagerie aérienne (avions et drones).
Investissements et rendements agricoles sont optimisés, car l’imagerie satellite permet de guider finement irrigation, épandage ou pulvérisation de pesticides suivant la topographie de chaque champ.
En sus des services de base gratuits, Galileo proposera une version payante donnant accès à une précision de l’ordre de quelques centimètres ainsi qu’à un service de datation ultra-précis. Une aubaine pour les compagnies d’assurance bientôt capables de dater les événements au milliardième de seconde près, et donc d’établir leur enchaînement précis.
De multiples domaines vont bénéficier de cette avancée technologique, citons la régulation de la distribution des énergies pilotables, la gestion des télécommunications, les applications de smartphones… c’est un monde d’innovations qui s’ouvre ainsi à ceux qui sauront investir judicieusement.
Si 7 % du PIB européen dépendent à l’heure actuelle des systèmes de positionnement par satellite, l’UE estime que cela pourrait augmenter jusqu’à 30 % à l’horizon 2030. Les marchés associés au positionnement par satellite croissant de 25 % par an, l’impact de Galileo sur l’économie ouvre donc de multiples opportunités d’investir en Belgique dans le secteur spatial ou dans les autres filières.
galileo se developpe aussi au depart de redu
Grâce à son lien fort avec l’ESA, à une connexion par fibre optique avec le site de Redu, le pôle Galaxia à Redu-Transinne est devenu un pion majeur du secteur spatial en Europe. L’implantation de sociétés innovantes sur le parc et la mise en place du Centre ILS Galileo, bâtiment unique au monde, a consolidé ce positionnement.
Le Galileo Integrated Logistics Support Centre est une remarquable infrastructures de 2 300 m² dont le montage a été encadré par IDELUX et qui permet d’assurer la pleine opérationnalité de toutes les stations au sol du système Galileo (sites éloignés et européens).