L’activité agroalimentaire est un des piliers de l’économie du Luxembourg belge. Au four comme au moulin, les entreprises donnent déjà le meilleur d’elles-mêmes. Pourtant rares sont celles qui parviennent à trouver le temps d’explorer les gisements de rentabilité inexploités que recèlent les marges de leur activité. En 2021, le service Innovation d’IDELUX Développement s’est attelé à cette tâche avec elles. Explications.
agroalimentaire et innovation collaborative
En cuisine, c’est une des tendances actuelles: ne rien jeter. Somme toute, c’est une part de l’art de nourrir. Ce qui est vrai dans les cuisines peut l’être aussi dans les entreprises de l’agroalimentaire. Et, à vrai dire, c’est un réflexe qui devra se généraliser de plus en plus dans toutes les activités.
Mais ce n’est pas tout de le dire, place à l’action. En 2021, IDELUX Développement est allée à la rencontre des acteurs de la « chaîne alimentaire » de sa région pour repérer les possibilités d’innovation collaborative entre les uns et les autres. L’ambition: identifier les principaux flux de matières qui entrent et ceux qui sortent. Parmi ces derniers, repérer ceux qui partent encore au rebut (les déchets de la production) avant d’envisager la possibilité de les requalifier en coproduit, en sous-produit, c’est-à-dire en matières dont on peut encore tirer de la valeur.
Dans la province de Luxembourg :
- la filière viande,
- la filière lait,
- la filière brassicole, occupent une place prépondérante, mais non exclusive, bien sûr.
quelques success stories d’ailleurs
Il est toujours intéressant d’aller « pêcher » de bonnes idées ailleurs. Ce sont souvent des sources d’inspiration. En voici quelques-unes.⬇️
- Dans le namurois, la société P. a initié une nouvelle pratique d’économie circulaire pour valoriser ses chutes de production de pâtes alimentaires, auparavant déclasées. En s’associant avec une fromagerie, les deux entreprises ont mis au point une gamme de fonds de tartes, de quiches, de feuilletés salés au fromage, … Miam!
- Dans un registre un peu différent, l’entreprise C. (F) collecte les produits de 18 abattoirs, des denrées alimentaires d’origine animale et des coproduits d’étals. Elle en tire une graisse de bœuf raffinée qui peut remplacer l’huile de palme ou le beurre. Les protéines de bœuf déshydratées sont valorisées dans les plats à base de viande, pour les sauces; les minerais d’os dans la production de gélatine, … D’autres produits sont destinés aux animaux de rentre, aux animaux domestiques, à la fabrication de produits d’entretien ou cosmétiques. D’autres encore sont valorisés comme fertilisants, voire pour produire du biocarburant.
- Pour sa part, l’entreprise S. (F) a mis sur pied une unité de retraitement du petit lait (le lactosérum) riche en éléments nutritifs qu’elle valorise dans l’alimentation du sportif, des personnes âgées, pour confectionner de la ricotta, …
4. Dans la région liégeoise, une boulangerie et une brasserie se sont associées pour valoriser des pains invendus sous la forme de biscuits et de bières ; les drêches de la brasserie le sont sous la forme de pain frais. Une belle opération « zéro déchet ».
Ces exemples suffisent à pressentir l’intérêt de regarder d’un œil neuf son activité pour y déceler de nouvelles opportunités économiques et environnementales.
Résultats et pistes d’innovation
L’équipe d’IDELUX Innovation a identifié cinq pistes privilégiées pour les entreprises de la région : la logistique, les drêches, le lactosérum, la levure, les os et les graisses.
Chacune a été documentée : les réalisations en cours et/ou les exemples de bonnes pratiques, les entreprises a priori concernées dans la région, les atouts et les inconvénients de la piste, les aspects économiques, techniques, juridiques, et les possibilités de formation.
And so what?
La piste d’une logistique mutualisée intéresse de nombreux petits producteurs. Plusieurs initiatives existent déjà et pourraient a priori encore s’étendre. C’est le cas du Réseau Solidairement qui met en lien près de 80 producteurs actuellement avec 70 à 80 épiceries et points de commercialisation en province de Luxembourg. Une logistique mutualisée facilite grandement le volume des ventes et permet d’étendre le périmètre de livraison, tout en en réduisant les coûts au kilomètre. Les coûts logistiques représentent en moyenne 20 à 30 % des coûts opérationnels. Ce n’est donc pas négligeable.
La piste du lactosérum un produit a priori à haut potentiel se heurte actuellement à un écueil : le volume critique à réunir pour permettre une activité de valorisation économiquement rentable dans notre région. Sa production est en effet décentralisée, les lactosérums produits sont de compositions hétérogènes. Il reste donc du chemin pour aboutir à un résultat. La valorisation des os et des graisses animales se posent dans des termes proches : un volume minimum de 120 tonnes par semaine à réunir pour rentabiliser une unité de valorisation. La recherche est en cours. Les drêches et les invendus de boulangerie et de pâtes permettent des activités croisées entre les brasseries (14 en province de Luxembourg) et les entreprises de fabrication de pain et pâtes fraîches (137 en province de Luxembourg). Plusieurs sont a priori intéressées. Une dynamique suivie par l’équipe d’IDELUX Innovation se met en place…
Le potentiel d’idelux
L’équipe d’IDELUX Développement (ses conseillers entreprises, son service Innovation, …) et celle d’IDELUX Environnement (spécialisée dans la gestion des déchets) sont mobilisées pour aider les entreprises prêtes à avancer sur ces nouveaux enjeux à « passer les vitesses » (toutes les entreprises, pas seulement celles de la filière agroalimentaire).
Pratiquement, elles s’engagent à vous écouter et à revenir vers vous avec des propositions concrètes, précises.
✔️Elles vous permettront de faire le point sur votre situation.
✔️De dégager des pistes d’action.
✔️Elles pourront vous accompagner dans le développement de solutions sur mesure.
La valorisation des sous-produits de votre activité s’inscrit dans un mouvement de fond, de plus en plus cadré par la réglementation européenne, qui oriente l’ensemble de nos activités vers le « zéro déchet » – soit dit en passant, à l’instar de ce que la nature fait déjà depuis quelques millions d’an- nées. Il prend pour noms : l’économie circulaire, l’économie bas carbone, …
L’équipe d’IDELUX est compétente et aguerrie pour travailler sur ces défis de l’économie circulaire et du bas carbone (efficacité énergétique, énergies renouvelables, gaz fluorés, économie circulaire dont circuits courts, sources d’approvisionnement, gestion conjointe des déchets de l’activité, pratiques de management coopératif, soutien à la R&D, aides publiques, financement …). Pour intégrer ces nouvelles perspectives qui peuvent devenir sources de nouveaux marchés, pensez à lui en parler.
À propos, s’avez-vous que les entreprises les plus performantes actuellement sont celles qui ont délibérément choisi d’aller vers cette nouvelle économie bas carbone, bas déchets, … ?
Intéressé, curieux ? Vous savez ce qu’il vous reste à faire.